En France, une accumulation de sinistres, même mineurs, peut entraîner la résiliation de votre assurance auto. Cette situation complique la recherche d’une nouvelle couverture. Des solutions existent, comme faire appel au Bureau Central de Tarification ou solliciter des assureurs spécialisés.
Pour quelles raisons votre assureur peut-il vous résilier ?
Plusieurs motifs peuvent pousser une assurance à résilier un contrat avant son échéance. Le plus courant reste l’accumulation de sinistres. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas forcément le montant des indemnisations qui pose problème, mais la fréquence des déclarations. Même des sinistres jugés mineurs, comme un bris de glace ou une rayure en stationnement, peuvent alerter l’assureur s’ils deviennent trop nombreux.
L’assureur considère que des sinistres répétés traduisent un comportement de conduite risqué ou un manque de vigilance. Cela augmente les probabilités de futurs sinistres, donc les dépenses à venir pour la compagnie. Elle peut alors estimer que le contrat ne lui est plus favorable et enclencher une procédure de résiliation.
Voici les types de sinistres qui peuvent être pris en compte :
- Accident responsable ou non
- Collision
- Bris de glace
- Vol
- Incendie
- Dégâts en stationnement
- Catastrophes naturelles
En dehors des sinistres, d’autres motifs de résiliation existent, comme :
- Le non-paiement de la prime
- Une aggravation du risque (par exemple, un changement de situation personnelle ou professionnelle)
- Une fausse déclaration intentionnelle
- Une omission ou une erreur dans les informations communiquées lors de la souscription ou en cours de contrat
Ces éléments, pris isolément ou cumulés, peuvent suffire à rompre la relation contractuelle avec votre assureur.
Au bout de combien de sinistres peut-on être résilié ?
Aucune loi ne fixe un nombre précis de sinistres entraînant la résiliation d’un contrat auto. Cette décision dépend entièrement de la politique interne de chaque compagnie d’assurance. En pratique, la plupart des assureurs considèrent qu’au-delà de deux ou trois sinistres, qu’ils soient responsables ou non, dans une période de 12 mois, le conducteur représente un risque trop élevé. C’est souvent à ce moment-là qu’ils envisagent la résiliation du contrat.
Il faut savoir que certains assureurs appliquent une politique plus stricte : un seul sinistre responsable peut suffire à déclencher un refus de renouvellement, surtout si l’assuré présente déjà un historique défavorable. À l’inverse, d’autres compagnies adoptent une approche plus tolérante, en tenant compte du type de sinistre, des circonstances ou encore du comportement global de l’assuré.
En résumé, ce n’est pas le nombre de sinistres en soi qui détermine une résiliation, mais la combinaison de leur fréquence, de leur gravité et de votre profil de conducteur.
Pourquoi je risque d’être résilié pour cause de sinistres répétés ?
Un conducteur qui enchaîne les sinistres, même mineurs, est rapidement perçu comme un profil à risque par les assureurs. À leurs yeux, ce comportement traduit un manque de prudence ou une incapacité à anticiper les dangers de la route. Cela augmente statistiquement la probabilité de nouveaux accidents.
Chaque sinistre, qu’il soit responsable ou non, génère des coûts pour la compagnie : indemnisation des tiers, réparations du véhicule, gestion administrative, etc. Plus ces situations se répètent, plus l’assureur considère que le contrat lui devient défavorable sur le plan financier.
Un conducteur à sinistres répétés est donc un client qui coûte cher et dont la sinistralité rend l’avenir incertain. Pour limiter les risques et préserver leur rentabilité, les compagnies préfèrent souvent se séparer de ces profils, surtout si aucune amélioration n’est constatée dans le comportement au volant.
Toutefois, même dans ce cas, l’assureur ne peut pas agir de façon arbitraire. Il doit respecter les modalités prévues dans les conditions générales du contrat, notamment en matière de préavis et de justification de la résiliation.
Quand l’assureur peut-il rompre votre contrat ?
En règle générale, la résiliation d’un contrat d’assurance auto se fait à sa date d’échéance annuelle. Dans ce cas, l’assureur doit respecter un préavis de deux mois. Il vous adresse une lettre recommandée précisant les motifs de la résiliation. Une fois la date d’échéance atteinte, vous disposez de 30 jours pour souscrire une nouvelle assurance. Cette période est cruciale, car elle vous permet de comparer les offres et d’éviter de vous retrouver sans couverture.
Cependant, une résiliation anticipée, c’est-à-dire avant la date d’échéance, peut également avoir lieu. Elle est possible uniquement si cette faculté est expressément prévue dans les conditions générales de votre contrat.
Ce type de résiliation peut intervenir dans des situations exceptionnelles, comme :
- La survenue d’un sinistre grave (par exemple, un accident avec blessures corporelles importantes ou des dommages lourds)
- Une infraction majeure au Code de la route, telle qu’une conduite sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants
- Une suspension ou un retrait du permis de conduire pour une durée minimale d’un mois
Dans ces cas, l’assureur peut mettre fin au contrat de manière unilatérale. Vous recevez alors une notification par courrier recommandé, et vous avez également 30 jours pour trouver une nouvelle assurance. Il est essentiel d’agir vite, car l’interruption de couverture peut entraîner des sanctions financières lourdes et l’impossibilité de circuler légalement avec votre véhicule.
Les conséquences de la résiliation de votre assurance auto pour 3 sinistres
Une fois résilié, il devient urgent de retrouver une assurance. Rouler sans contrat est strictement interdit et peut entraîner de lourdes sanctions : une amende de 3 750 euros, l’immobilisation du véhicule, voire la suspension du permis de conduire. En cas d’accident non assuré, les conséquences sont encore plus graves : vous devrez indemniser vous-même les victimes, ce qui peut représenter des sommes considérables.
Par ailleurs, une résiliation pour sinistres répétés vous classe automatiquement parmi les profils “à risque”. Votre nom est inscrit dans le fichier AGIRA (Association pour la Gestion des Informations sur le Risque en Assurance), une base de données partagée entre toutes les compagnies d’assurance. Cette inscription est valable pendant deux ans. Durant cette période, toute nouvelle compagnie consultée pourra voir votre historique, ce qui complique fortement la souscription d’un nouveau contrat.
En pratique, cela signifie que vous risquez de recevoir des refus ou des devis très élevés, avec des garanties limitées. Vous devrez souvent vous tourner vers des assureurs spécialisés dans les profils résiliés ou malussés. Ces derniers proposent des contrats adaptés, mais à un coût généralement supérieur au marché classique.
Comment retrouver une assurance après résiliation pour trop de sinistres ?
Face à la résiliation, deux options principales s’offrent à vous : utiliser un comparateur d’assurances en ligne ou faire appel à un assureur spécialisé. Le comparateur est un outil rapide et pratique. Il vous permet de filtrer les offres selon votre profil, vos antécédents, le type de véhicule que vous conduisez, ainsi que le niveau de couverture souhaité. Vous obtenez ainsi une première idée des tarifs et des compagnies susceptibles de vous accepter.
Cependant, après une résiliation pour sinistres répétés, de nombreuses compagnies traditionnelles refuseront tout simplement de vous assurer. C’est là qu’interviennent les assureurs spécialisés. Ces compagnies se sont positionnées sur le marché des conducteurs à risques : malussés, résiliés, jeunes conducteurs ou profils atypiques. Elles proposent des contrats adaptés, souvent limités à des formules de base (au tiers), mais suffisants pour être en règle avec la loi.
Si aucune solution ne se présente, vous pouvez vous tourner vers le Bureau Central de Tarification (BCT). Cet organisme public a pour mission de garantir le droit de tout conducteur à être assuré au minimum légal, c’est-à-dire en responsabilité civile. Il peut contraindre un assureur à vous fournir un contrat pour un an. L’assureur fixe la prime et peut limiter les garanties au strict minimum. Il est libre de refuser les options complémentaires comme le bris de glace ou le vol.
Attention, cette procédure peut prendre du temps : le BCT peut mettre jusqu’à deux mois à statuer après réception de votre dossier complet. Durant cette période, votre véhicule ne pourra pas être assuré, donc vous ne pourrez pas circuler légalement. C’est pourquoi il est souvent recommandé de tenter d’abord une recherche via les assureurs spécialisés ou les courtiers en assurance avant d’engager cette procédure administrative plus lourde.
Comment saisir le Bureau Central de Tarification (BCT) ?
Pour faire appel au BCT, vous devez suivre une procédure administrative stricte mais accessible. La première étape consiste à choisir une compagnie d’assurance et à lui adresser une demande écrite de souscription pour un contrat auto. Cette demande doit concerner a minima une assurance en responsabilité civile, qui correspond à la couverture obligatoire. En cas de refus ou d’absence de réponse sous 15 jours, vous pouvez demander à l’assureur une attestation de refus écrite. Ce document est essentiel pour la suite de la démarche.
Une fois ce refus obtenu, vous devez constituer un dossier à transmettre au BCT. Celui-ci doit comprendre :
- Le formulaire officiel du BCT dûment rempli (disponible sur le site du BCT ou auprès d’un courtier)
- L’attestation de refus de l’assureur datée et signée
- Une copie recto verso de votre permis de conduire
- Une copie de la carte grise du véhicule à assurer
- Une copie du dernier relevé d’informations de votre précédent assureur (il récapitule vos antécédents d’assurance sur les 5 dernières années)
- Une lettre expliquant votre demande et précisant le nom de l’assureur visé
Envoyez ce dossier complet par courrier recommandé avec accusé de réception à l’adresse du Bureau Central de Tarification. Une fois réceptionné, le BCT dispose d’un délai maximum de deux mois pour statuer. Si la demande est acceptée, l’assureur choisi sera contraint de vous proposer un contrat d’un an minimum, limité à la garantie responsabilité civile. Le montant de la prime sera fixé par le BCT, en fonction de votre profil et de vos antécédents.
Attention : tant que la décision du BCT n’est pas rendue, vous ne pouvez pas rouler. Il est donc conseillé d’anticiper cette démarche au plus tôt pour limiter la période sans couverture.
Synthèse
- L’assurance auto est obligatoire en France, mais un assureur peut résilier un contrat en cas de sinistres trop fréquents.
- La fréquence des sinistres pèse davantage que leur gravité dans la décision de résiliation.
- Aucun seuil légal n’est fixé, mais trois sinistres en un an peuvent suffire à être considéré comme « à risque ».
- L’assureur peut résilier à l’échéance du contrat ou avant si une clause le prévoit (sinistre grave, suspension du permis, etc.).
- Une résiliation entraîne une inscription au fichier AGIRA pendant 5 ans, compliquant la recherche d’une nouvelle assurance.
- Les comparateurs en ligne et les assureurs spécialisés permettent de retrouver une couverture, souvent à un tarif plus élevé.
- En dernier recours, le Bureau Central de Tarification (BCT) peut obliger un assureur à proposer une assurance en responsabilité civile.