Le système de bonus-malus en assurance auto modifie le tarif de votre cotisation selon votre comportement sur la route. Sans sinistre responsable, votre coefficient baisse de 5 % chaque année. En cas d’accident responsable, il augmente de 25 %. Le tableau bonus-malus permet de comprendre concrètement l’effet sur le prix de votre assurance.
Qu’est-ce que le bonus-malus ?
Le bonus-malus constitue un mode de calcul appliqué par les compagnies d’assurances auto. Son but est double : récompenser les bons conducteurs et responsabiliser ceux dont la conduite engendre des risques. En pratique, si vous ne causez aucun sinistre responsable pendant une année, votre cotisation diminue. Si vous êtes impliqué dans un accident responsable, la prime augmente.
Ce mécanisme repose sur le coefficient de réduction-majoration, aussi appelé CRM. Il sert à évaluer votre situation : plus vous accumulez d’années sans sinistre, plus votre coefficient diminue. À l’inverse, chaque accident responsable entraîne une hausse de ce coefficient et donc de votre cotisation annuelle.
Le bonus-malus ne concerne que l’assurance au tiers (responsabilité civile obligatoire), mais il peut indirectement impacter le tarif des autres garanties que vous avez ajoutées à votre contrat.
Tableau bonus-malus
Le calcul du bonus-malus suit un cadre précis. Lors de votre première souscription à un contrat d’assurance auto comme conducteur principal, votre coefficient est fixé à 1,00. Ce niveau est neutre : ni bonus, ni malus.
Ce coefficient évolue ensuite chaque année en fonction des sinistres enregistrés sur une période de 12 mois :
Une année sans sinistre responsable : le coefficient est multiplié par 0,95 (baisse de 5 %).
Un sinistre responsable : le coefficient est multiplié par 1,25 (hausse de 25 %).
En cas de sinistre partiellement responsable : la majoration est en général de 12,5 %, soit un coefficient multiplié par 1,125.
Voici un récapitulatif dans un tableau bonus-malus :
Année
Coefficient
Réduction
1
1,00
–
2
0,95
5%
3
0,90
10%
4
0,85
15%
5
0,80
20%
6
0,76
24%
7
0,72
28%
8
0,68
32%
9
0,64
36%
10
0,60
40%
11
0,57
43%
12
0,54
46%
13
0,51
49%
14
0,50
50% (maximum)
Un accident responsable avec un CRM de 0,68 provoque une remontée à 0,85 (0,68 x 1,25).
Ce fonctionnement vise à valoriser les comportements prudents. Un conducteur sans sinistres voit sa cotisation réduite jusqu’au plafond de bonus, tandis qu’une succession de sinistres responsables entraîne une majoration rapide.
Le coefficient de réduction majoration (CRM)
Le CRM est la pièce centrale du système de bonus-malus. Il mesure votre responsabilité dans les sinistres survenus durant les 12 derniers mois et sert de base pour le calcul de votre prime annuelle.
Le coefficient varie entre :
0,50 : c’est le bonus maximal, correspondant à une réduction de 50 % sur la prime de référence. Il est atteint après 13 années sans accident responsable.
3,50 : c’est le malus maximum, soit une augmentation de 250 % du tarif de base. Ce niveau concerne les conducteurs avec plusieurs sinistres responsables en peu de temps.
Chaque année, à la date d’échéance de votre contrat, votre assureur procède au recalcul de votre CRM. Ce coefficient est attaché au conducteur : il vous suit quel que soit le changement de véhicule ou d’assureur. Il peut s’effacer après deux années complètes sans sinistre.
Où trouver son bonus-malus ?
Votre CRM est consultable sur différents documents transmis par votre assureur. Ces données sont essentielles pour suivre l’évolution de votre cotisation ou préparer un changement d’assurance.
Les principales sources d’information sont :
L’avis d’échéance annuelle, qui récapitule le montant de la prime, les garanties, et le coefficient appliqué.
Le relevé d’informations, détaillant les sinistres sur cinq ans, avec les années, les responsabilités et le CRM.
L’espace client en ligne, sur lequel les compagnies mettent à disposition les données contractuelles, y compris le bonus-malus.
En cas de perte de ces documents, vous pouvez demander une copie à votre assureur, par courrier, mail ou appel. Ce relevé est indispensable si vous changez d’assurance : il permet à la nouvelle compagnie de reprendre votre CRM.
Quels véhicules sont concernés par le bonus-malus ?
La grande majorité des véhicules auto, qu’ils soient assurés au tiers ou en tous risques, relèvent du système bonus-malus. Ce mécanisme concerne donc la quasi-totalité des usagers de la route.
Dans le détail, cela englobe :
Les voitures particulières, destinées à un usage personnel ou familial, que l’on utilise pour les trajets du quotidien, les vacances ou encore les déplacements professionnels.
Les utilitaires légers, très courants chez les artisans, livreurs ou indépendants, souvent chargés de matériel ou de marchandises.
Les véhicules de société, mis à disposition des salariés pour leurs missions professionnelles.
Cependant, certaines catégories de véhicules ne sont pas concernées par ce système :
Les deux-roues motorisés, tels que les motos et scooters, dont l’assurance repose sur des critères différents et dont le bonus-malus est parfois absent selon les assureurs.
Les véhicules agricoles ou les engins de chantier, qui relèvent d’une tarification très spécifique liée à leur usage.
Les voitures de collection, rarement utilisées au quotidien, et couvertes par des contrats particuliers plus souples sur certains aspects.
Avant de signer un contrat, veillez à consulter les conditions générales ou d’échanger directement avec un assureur pour savoir si votre véhicule est bien soumis à ce système. Mieux vaut vérifier que de découvrir une surprise au moment du devis.
Quels sont les sinistres pris en compte dans le bonus-malus ?
Seuls les sinistres pour lesquels votre responsabilité est engagée, en tout ou en partie, entraînent une modification de votre CRM. Cela signifie que si vous êtes reconnu comme responsable d’un accident, même partiellement, votre coefficient augmente. Et avec lui, le montant de votre cotisation grimpe. C’est une manière pour l’assureur d’ajuster le tarif en fonction du risque que vous représentez.
Voici les types de sinistres pris en compte dans ce calcul :
Les accidents matériels, comme un accrochage avec un autre véhicule ou un choc contre un mur, un arbre ou un mobilier urbain.
Les accidents corporels, impliquant des blessures, que ce soit pour vous, vos passagers, des piétons ou d’autres conducteurs.
Les accidents multiples, où plusieurs véhicules sont impliqués, et où une part de responsabilité vous est attribuée.
En revanche, certains événements, bien que parfois coûteux, n’ont aucun impact sur votre coefficient bonus-malus. Il s’agit notamment de :
Vol de votre véhicule
Incendie, qu’il soit d’origine accidentelle ou criminelle
Bris de glace (pare-brise, vitres latérales, lunette arrière)
Dégâts naturels comme les tempêtes, inondations ou grêles
Ces sinistres sont souvent pris en charge si vous avez souscrit les bonnes garanties, mais ne sont pas liés à votre comportement sur la route. Ils n’entraînent donc aucune modification de votre coefficient. D’où l’intérêt de bien distinguer les sinistres qui peuvent affecter le coût de votre assurance auto de ceux qui relèvent d’autres protections dans votre contrat.
Quelle période est prise en compte pour le bonus-malus ?
Le coefficient est réajusté chaque année, généralement à la date d’échéance de votre contrat auto. L’assureur examine alors votre historique sur les 12 mois précédents pour déterminer si votre conduite vous donne droit à une réduction ou entraîne une majoration.
Mais attention cependant : pour que cette année soit comptabilisée dans le calcul du bonus-malus, il faut avoir été couvert au moins 9 mois consécutifs. Si vous changez d’assureur ou restez sans véhicule assuré pendant plus de trois mois, cette période ne sera pas prise en compte. Cela peut ralentir votre progression vers un meilleur coefficient.
C’est pourquoi il est essentiel de maintenir une couverture continue, même en cas de changement de voiture ou de compagnie d’assurance. Ce suivi permet à votre CRM d’évoluer positivement et de faire baisser le prix de votre contrat année après année. Une gestion rigoureuse de votre assurance, sans interruption, vous aide à tirer pleinement parti du système bonus-malus.
Que devient le bonus-malus en cas de changement de véhicule ?
Le coefficient de réduction-majoration, ou CRM, est personnel. Il vous suit tout au long de votre vie d’assuré, peu importe le véhicule que vous conduisez. Ainsi, si vous remplacez votre voiture, que ce soit pour un modèle neuf, une occasion ou une location longue durée, votre bonus-malus reste inchangé.
Il est cependant essentiel de prévenir votre assureur rapidement. Celui-ci mettra à jour votre contrat en tenant compte des caractéristiques de votre nouvelle voiture : type, marque, motorisation, valeur à neuf ou encore équipements de sécurité. Ces éléments influencent directement le montant de la prime. Mais votre CRM, lui, reste identique, qu’il soit favorable (bonus) ou défavorable (malus).
Tout changement de véhicule doit s’accompagner d’une continuité d’assurance. Il ne doit pas y avoir de rupture de couverture entre l’ancien et le nouveau contrat. Une interruption pourrait compromettre votre historique et retarder l’évolution positive de votre coefficient. En résumé, pour garder vos droits intacts et profiter pleinement du système bonus-malus, veillez à ce que votre nouvelle voiture soit assurée sans délai.
Que devient le bonus-malus en cas de changement d’assurance ?
Là aussi, aucun souci : votre CRM vous suit automatiquement. Ce coefficient est propre à chaque conducteur, et non à la compagnie d’assurance. Ainsi, même si vous résiliez votre contrat pour en souscrire un autre ailleurs, votre historique ne repart pas de zéro. C’est un atout important pour ne pas perdre les bénéfices d’un bon comportement routier.
Lors de votre changement d’assureur, ce dernier vous demandera un document essentiel : le relevé d’informations. Ce document, que vous pouvez obtenir gratuitement sur simple demande, retrace les cinq dernières années de votre vie d’assuré. Il indique votre coefficient actuel, les sinistres déclarés, et votre niveau de responsabilité dans chacun d’eux.
C’est grâce à ce relevé que le nouvel assureur peut appliquer immédiatement le bon CRM à votre nouveau contrat. Ce système assure donc une continuité parfaite, sans pénalité, et vous évite de devoir tout recommencer. De plus, cela pousse chaque conducteur à rester vigilant, même s’il change régulièrement de compagnie, car son comportement sur la route le suit d’un contrat à l’autre.
Ce fonctionnement renforce la transparence et responsabilise les assurés sur le long terme.
Quel bonus-malus pour un jeune conducteur ?
Un jeune conducteur (titulaire du permis depuis moins de trois ans ou nouvellement assuré) commence avec un coefficient de 1,00. C’est un point de départ neutre.
Chaque année sans sinistre responsable fait baisser le coefficient de 5 %.
Toutefois, en raison du risque perçu, les jeunes conducteurs paient une surprime pouvant aller jusqu’à 100 % la première année. Cette surprime diminue si aucun accident n’est enregistré, jusqu’à disparaître après trois années sans sinistre.
En cas d’accident responsable, le CRM grimpe de 25 %, et la surprime peut être maintenue. La cotisation devient alors élevée.
Pour réduire le coût, certains sont déclarés comme conducteurs secondaires sur le contrat d’un proche. Cela permet d’accumuler de l’expérience mais ne construit pas toujours un CRM personnel.
Adopter une conduite responsable est la meilleure stratégie pour faire baisser l’assurance auto sur la durée.
Synthèse
Le bonus-malus ajuste la prime d’assurance auto selon la responsabilité du conducteur dans les sinistres.
Le CRM débute à 1,00 et est mis à jour chaque année.
Une année sans accident responsable diminue le coefficient de 5 %, jusqu’à 0,50 maximum.
Chaque accident responsable majore le coefficient de 25 %, un sinistre partiellement responsable de 12,5 %.
Le tableau bonus-malus illustre l’évolution du coefficient sur 14 années.
Le CRM est personnel, et reste valable en cas de changement de véhicule ou d’assurance.
Il est consultable sur l’avis d’échéance ou le relevé d’informations.
La plupart des véhicules à moteur sont concernés, sauf exceptions comme les deux-roues ou les véhicules agricoles.
Seuls les sinistres avec responsabilité influencent le CRM.
Pour qu’une année soit prise en compte, il faut être assuré au moins 9 mois.
Les jeunes conducteurs démarrent avec un coefficient neutre et une surprime initiale.
Partager :
Veuillez noter que les informations fournies dans cet article sont à titre purement indicatif et ne remplacent en aucun cas les textes de loi du code des assurances, les conditions générales et particulières du contrat. En cas de litige, seul le contrat d’assurance signé fait foi entre les parties.
Le bonus-malus désigne un dispositif d’ajustement de la cotisation d’assurance auto selon le comportement du conducteur assuré. Chaque année sans sinistre responsable permet une baisse de 5 % du coefficient, jusqu’à un plafond de réduction de 50 %. En cas d’accident avec responsabilité, le coefficient grimpe de 25 %. Qu’est-ce que le bonus malus ? […]
Le bonus-malus auto ajuste le tarif de votre assurance en fonction de votre comportement sur la route. Si vous ne déclarez aucun sinistre responsable, votre coefficient baisse de 5 % par an. En revanche, chaque accident responsable entraîne une majoration de 25 %. Ce système encourage les conducteurs à adopter une conduite prudente. Qu’est-ce que […]
Le bris de glace n’a pas d’effet sur votre coefficient bonus-malus. Toutefois, il doit être signalé à votre compagnie d’assurance pour bénéficier d’une indemnisation. La franchise peut différer d’un contrat à l’autre, voire ne pas s’appliquer. Il est donc judicieux de comparer les formules d’assurances et de bien étudier les garanties. Qu’est-ce qu’un bris de […]
En quelques minutes, vous pouvez obtenir un devis personnalisé pour votre assurance auto. Notre équipe est à votre disposition pour répondre à vos questions et vous accompagner dans votre choix.